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Grand débat national 
Cahiers citoyens et contributions citoyennes 
 
Cadre juridique 
 
 
Statut juridique  
 
Les cahiers citoyens ouverts en mairies et les contributions reçues par l’Elysée et le Gouvernement par 
courriers et mails, et leurs copies, sont des documents administratifs au sens de l’article L. 300-2 du 
code  des  relations  entre  le  public  et  l’administration  (CRPA)  et  des  archives  publiques  au  sens  de 
l’article L. 211-4 du code du patrimoine.  
 
La  qualité  d’archives  publiques  implique  le  versement  de  ces  documents  dans  un  service  public 
d’archives (Archives nationales ou départementales en l’occurrence) à l’issue de leur durée d’utilité 
administrative (art. L. 212-4 du code du patrimoine). Elle interdit également toute élimination, même 
partielle, et même s’il s’agit de doubles ou de copies, sans le visa de l’administration des archives (SIAF 
et missions du SIAF dans les ministères ou directeurs d’archives départementales – art. L. 212-2 et L. 
212-3 du code du patrimoine). 
 
La qualité de documents administratifs et d’archives publique soumet par ailleurs ces documents à un 
droit d’accès (communication et diffusion) au titre du CRPA et du code du patrimoine.  
 
Communication aux tiers des cahiers citoyens et des contributions citoyennes 
 
Les documents administratifs et les archives publiques sont communicables à toute personne qui en fait 
la demande sauf s’ils comportent des secrets et intérêts protégés par la loi. Ces secrets et intérêts sont 
définis aux articles L. 311-5 et L. 311-6 du CRPA et à l’article L. 213-2 du code du patrimoine. 
 
Les  cahiers  citoyens  ayant  été  accessibles  à  tous  en  mairie,  ils  sont  librement  communicables.  On 
considère en effet que les éléments relatifs à la vie privée qui y figurent ont été rendus publics par les 
contributeurs eux-mêmes et qu’ils ne sont donc pas couverts par un secret.  
Les contributions envoyées par mail ou courrier postal n’ont en revanche pas fait l’objet d’une publicité. 
Ils peuvent contenir des informations dont la communication porterait atteinte à la protection de la vie 
privée (adresse personnelle, salaires, etc.), des appréciations ou jugements de valeur sur des personnes 
physiques, nommément désignées ou facilement identifiables ou faire apparaître le comportement de 
personnes de nature à leur porter préjudice. Dans ce cas, ces contributions ne sont communicables à des 
tiers qu’au terme d’un délai de 50 ans (art. L. 213-2 du code du patrimoine), quels que soient ces tiers 
(chercheurs, journalistes, citoyens, etc.).  
Le Gouvernement et ses services, qui ne sont pas des tiers, peuvent avoir communication de l’ensemble 
de ces documents, de même que des prestataires (de numérisation, d’anonymisation, etc.) astreints à des 
règles de confidentialité.  
S’agissant des tiers, un accès anticipé par dérogation est possible (notamment pour des chercheurs), dans 
les conditions définies à l’article L. 213-3 du code du patrimoine.  

NB : par communication, s’agissant de documents comportant des données à caractère personnel, on 
entend consultation sur place ou transmission d’une copie, au choix du demandeur (art. L. 311-9 du code 
du patrimoine).  
 
Diffusion sur Internet 
 
La diffusion des documents administratifs comportant des données à caractère personnel est régie par 
les articles L. 312-1-2 (2e alinéa) et D. 312-1-3 du CRPA. 
 
Les documents non librement communicables ne peuvent bien sûr pas être diffusés sur Internet en l’état. 
Mais il en est de même des documents librement communicables (cahiers citoyens) dès lors qu’il n’y a 
pas eu consentement explicite à la diffusion lors de la contribution et que ces documents n’entrent dans 
aucune des catégories prévues à l’article D. 312-1-3 du CRPA.   
 
Les cahiers citoyens comme les contributions citoyennes ne peuvent donc être diffusés sur Internet que 
sous forme de copies anonymisées.   
 
Respect du RGPD 
 
Le RGPD n’a pas d’incidence sur les règles de communication des documents publics prévues par les 
Etats  membres  (art.  86  du  RGPD).  Il  a  en  revanche  un  impact  sur  leur  diffusion,  mais  les  règles  de 
diffusion déterminées par le CRPA sont en parfaite cohérence avec le RGPD.   
 
Par  ailleurs,  en application  des  articles  5 (point  1  e),  17  et  89  du  RGPD  et  de l’article  36  de  la loi 
Informatique et Libertés, les données à caractère personnel peuvent être conservées de manière intègre 
au-delà de la durée dans le traitement initial à des fins archivistiques dans l’intérêt public, à des fins de 
recherche scientifique et historique ou à des fins statistiques. Ainsi, les cahiers citoyens, les contributions 
citoyennes et leurs reproductions papier et numériques doivent être versées dans des services publics 
d’archives  (Archives  nationales  ou  départementales)  sans  avoir  fait  l’objet  d’un  processus 
d’anonymisation.   
 
 
MC/DGP/SIAF/20/02/2019