DIRECTION DE LA VOIRIE ET DES DEPLACEMENTS
2019-DVD-17 : Communication sur le bilan annuel des recours administratifs préalables obligatoires (RAPO)
formulés au titre du contrôle du stationnement payant durant l’année 2018.
COMMUNICATION
Les dispositions de l’article R.2333-120-15 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) prévoient
la présentation à l’assemblée délibérante d’un rapport annuel rendant compte de la gestion des recours
administratifs préalables obligatoires (RAPO) et des décisions prises à l’issue de ces recours.
Le format des tableaux ici présentés répond aux obligations prescrites par l’annexe 2 à l’article R.2333-120-15
du CGCT. Ils sont complétés d’une synthèse de l’activité établie pour la période du 1er janvier au 31 décembre
2018.
***
La loi MAPTAM du 27 janvier 2014 est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. En prévoyant la dépénalisation
du stationnement, elle permet aux collectivités de mieux maîtriser leur politique en matière de stationnement
payant de surface. Notons que cette nouvelle compétence décentralisée a permis à la Ville de définir au niveau
local une politique du stationnement en cohérence avec la politique parisienne de mobilité. Les nouvelles
modalités de paiement, de tarification et de contrôle ont eu pour premiers effets une meilleure rotation des
véhicules se traduisant par une plus grande disponibilité des places de stationnement (mesurée au travers du
« taux de vide »), un doublement du paiement spontané, une augmentation des abonnements pour les usagers
éligibles à des tarifs préférentiels.
Dans le cadre de cette réforme, les amendes de stationnement ont été supprimées et remplacées par le forfait
de post-stationnement (FPS), dû au titre de l’occupation du domaine public. En 2018, 3,225 millions de FPS
ont été apposés.
L’usager dispose alors de la faculté de contester ce FPS dans un délai d’un mois au travers du dépôt d’un
premier recours administratif préalable obligatoire (RAPO). L’article R.2333-120-13 du CGCT prévoit que
sous peine d’irrecevabilité, le RAPO doit être accompagné du certificat d’immatriculation du véhicule et de
l’avis de paiement du FPS contesté. La puissance publique dispose d’un délai d’un mois pour apporter une
réponse, l’absence de réponse signifiant le rejet du RAPO. A Paris, tous les recours obtiennent une réponse
explicite notifiée à l’usager par courriel ou par voie postale, selon le mode de dépôt du recours.
Les RAPO sont instruits par les prestataires du contrôle externalisé selon le lot géographique qui leur a été
attribué :
-
Lot 1 par la société Docapost (groupement Indigo Park/Streeteo/Docapost) pour les arrondissements 1 à 6,
11, 12, 13 et 20 ;
-
Lot 2 par la société Docapost (groupement Indigo Park/Streeteo/Docapost pour les arrondissements 7, 14,
15 et 16 ;
-
Lot 3 par la société Egis (groupement Urbis Park/Transdev/Egis) pour les arrondissements 8, 9, 10, 17, 18
et 19.
Les audits internes et externes menés en 2018 montrent la qualité et la grande homogénéité des réponses
apportées par les deux prestataires instruisant les RAPO. Le très faible taux de recours de deuxième niveau
auprès de la Commission du Contentieux du Stationnement Payant (CCSP), juridiction administrative
spécialisée en charge de traiter les contentieux relatifs aux FPS entre les particuliers et les collectivités, est
également un gage de la qualité des réponses apportées aux RAPO.
En ce qui concerne les moyens humains et financiers consacrés au traitement des RAPO, Docapost annonce
affecter 5 ETP pour le traitement des RAPO des lots 1 et 2 pour une rémunération de 355 705 € HT en 2018
sur ces deux lots. Chez Egis, 3,5 ETP sont consacrés au traitement des RAPO pour une rémunération annuelle
de 251 473 € HT.
Le nombre de décisions rendues en 2018 (irrecevabilité, rejet ou admission) est inférieur au nombre de recours
reçus car beaucoup de RAPO reçus en décembre 2018 ont été instruits en janvier 2019. Le traitement de ces
RAPO sera présenté dans le bilan d’activité 2019.
Nb
DELAI
Nb
Nb
Nb
Nb
Nb
Nb de
Nb de
TOTAL
moyen de
de
de
de décisions
de
de
décisions
décisions
PARIS
de
traitement
décisions
décisions
d'irrecevabilité RAPO
RAPO
de rejet
d'annulation
Au titre RAPO
en jours
explicites implicites
rejetés Admis rendues
rendues par
de 2018
reçus
par la
la CCSP
CCSP
RAPO formé
par des
55825
29,3
53143
0
12322
13860 26961
13
22
résidents
hors PARIS
RAPO formé
par des
56013
28,6
46447
0
9948
10587 25912
14
68
résidents
Intra PARIS
Ensemble
des RAPO
111838
29,0
99590
0
22270
24447 52873
27
90
formés
.
Les décisions d’irrecevabilité correspondent aux recours rejetés sur la forme en raison de l’absence des pièces
obligatoires précisées à l’article R.2333-120-13 du CGCT.
Les recours sont traités de façon homogène selon qu’ils soient déposés par des résidents parisiens ou non
parisiens. Le taux d’acceptation des recours s’élève ainsi respectivement à 56% et 51%.
Répartition des motifs
Paris au titre de 2018
Lieu de résidence
HORS
PARIS
Motifs de contestation du FPS
PARIS
TOTAL
Le requérant estime avoir payé / ne pas avoir à payer :
35060
22692
57752
Le requérant allègue être de bonne foi
1017
7533
8550
Le requérant dit être victime d'une usurpation de ses plaques ou du vol
de son véhicule
93
1359
1452
FPS apposé avant expiration du délai de stationnement permis par un
premier FPS
507
502
1009
Autres
19336
23739
43075
Motifs d'irrecevabilité du RAPO
Le requérant n'a pas d'intérêt à agir
0
0
0
Le requérant n'a pas envoyé sa demande suivant les modalités indiquées
dans l'avis de paiement
8140
9167
17307
Le requérant ne produit aucun motif
225
783
1008
Le requérant est hors délai
1583
2372
3955
Autres
0
0
0
Motifs de rejet du RAPO
Les éléments produits n'ont pas emporté la conviction de l'autorité en
charge du RAPO
3224
1903
5127
Le FPS était fondé
7363
11957
19320
Autres
0
0
0
Motifs d'annulation
L'usager avait bien un justificatif de paiement et a payé la durée requise
13048
10076
23124
L'usager apporte des éléments probants de l'usurpation de sa plaque ou
du vol de son véhicule
65
1048
1113
Une erreur a été commise dans le décompte de la somme due après FPS
660
719
1379
Verbalisation malgré gratuité temporaire
922
52
974
Avis de paiement comportant des erreurs
404
2274
2678
Avis de paiement incomplet ou mal rédigé
131
108
239
Autres motifs tirés de la bonne foi de l'usager
6903
2908
9811
Autres
3779
9776
13555
Le principal motif de contestation ici mis en évidence « Le requérant estime avoir payé / ne pas avoir à payer »
agrège les recours déposés sous le motif de :
-
non-prise en compte du ticket de stationnement : une erreur technique est majoritairement à l’origine
de ces recours ;
-
non-prise en compte de la carte de stationnement pour personne handicapée : l’ensemble des recours
déposés à ce titre sont jugés en faveur de l’usager ;
-
non-prise en compte des droits de gratuité temporaire associés aux résidents pendant les épisodes de
pollution.
Depuis le deuxième semestre 2018, suite à une demande de la Ville, les instructeurs RAPO précisent quand ils
le peuvent le motif de contestation quand l’usager n’a pas pris soin de le faire (catégorie ‘Autres’).
Au terme d’un an d’activité, le bilan de ces RAPO peut être explicité comme suit :
-
Le niveau de contestation est faible et stable : avec 111 838 RAPO déposés pour 3,225 millions de
FPS, le niveau de contestation s’établit à 3,5 % pour l’année 2018. En comparaison, le taux de
contestation des PV apposés par la Préfecture de Police avant la municipalisation du contrôle du
stationnement au 1er janvier 2018 était de 3 %.
-
Les RAPO sont utilisés à bon escient : le niveau de recours est stable sur l’année et homogène dans les
3 lots. De plus, le taux de réponse positive est de 55 %, ce qui démontre l’absence d’utilisation abusive du
canal RAPO et le bien-fondé de la majorité des contestations reçues.
-
Le délai d’instruction des RAPO est inférieur à 30 jours : La Ville ne fait pas usage du rejet implicite
prévu par les textes et apporte une réponse à tous les recours dans un délai moyen inférieur à 30 jours.
-
Les réponses aux RAPO sont homogènes : Les audits internes et externes menés en 2018 montrent la
qualité et la grande homogénéité des réponses apportées par les deux prestataires instruisant les RAPO.
-
Le taux de recours de deuxième niveau est très faible : Le faible nombre de requêtes devant la
juridiction de deuxième niveau (Commission du Contentieux du Stationnement Payant ou CCSP) dont a
été saisie la Ville (1500 requêtes en 2018, soit 1,4<% des RAPO) montre également la qualité de
l’instruction des recours.
Néanmoins :
-
Des difficultés subsistent : les deux motifs de contestation majoritairement exposés sont l’absence de
prise en compte par le système informatique du paiement du stationnement ainsi que l’absence de prise en
compte d’une carte de stationnement pour personne handicapée affichée derrière le pare-brise (carte
invisible, non signée, date de validité effacées, mauvaise identification, etc.).
-
Les deux voies de dépôt des RAPO sont utilisées : L’usager peut déposer un RAPO par voie numérique
en utilisant le téléservice disponible sur le site paris.fr ou par voie papier en envoyant son recours en lettre
recommandée avec accusé de réception (obligation réglementaire). Pour faciliter le recours au numérique,
le téléservice a été enrichi de visuels et un accompagnement est réalisé dans les mairies d’arrondissement.
35 % des recours sont déposés par courrier avec un taux d’erreurs plus important que par voie numérique,
une des raisons étant que l’usager est moins guidé dans sa démarche.
-
Les notices apposées sur les véhicules sont sources de confusion :La notice d’information placée sur le
parebrise par le contrôleur pour informer de l’apposition d’un FPS permet à l’usager de régler le FPS à un
tarif minoré dans un délai de 96h. Elle ne se substitue pas à l’avis de paiement, envoyé par l’Agence
nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) à l’adresse figurant sur la carte grise du
véhicule, qui est la seule pièce obligatoire à la recevabilité du RAPO. La mise en place d’une procédure
de complétude dès février 2018 permet aux usagers de bénéficier d’un délai de 15 jours supplémentaires
pour fournir les pièces obligatoires manquantes à leur RAPO. Malgré cela, 22 % des RAPO reçus sont
incomplets (selon les conditions de recevabilité prévues à l’article R.2333-120-13 du CGCT)
Ce bilan suggère de dégager les pistes d’amélioration. Un travail est donc en cours pour lever les principaux
freins identifiés, notamment limiter les aléas techniques ne permettant pas de prendre en compte tous les
tickets, développer l’utilisation du canal numérique…
En outre, des pistes d’amélioration du traitement des RAPO sont déjà en développement :
- Améliorer le service numérique de dépôt des RAPO ;
- Permettre à l’usager de fournir les pièces justificatives et obligatoires qu’il aurait omis de joindre à sa
demande initiale ;
- Rendre plus explicites les décisions de rejet afin d’offrir aux usagers une réponse claire et personnalisée.
Tels sont les éléments que je souhaitais porter à votre connaissance, conformément aux dispositions de
l’article R.2333-120-15 du Code Général des Collectivités Territoriales.