Ceci est une version HTML d'une pièce jointe à la demande d'accès à l'information 'Lettre de mission de l'agence Numérique - Algorithmes, logiciels et usages'.



Le Président
Avis n° 20246626 du 09 janvier 2025
Monsieur Julien DIAZ a saisi la Commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son
secrétariat   le  12  novembre   2024,  à   la  suite  du  refus  opposé   par  le   président-directeur  général  de  l'Institut
national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) à sa demande de communication, sous forme
électronique,   dans   un   standard   ouvert,   aisément   réutilisable   et   exploitable   par   un   système   de   traitement
automatisé des documents suivants :
1) le tableau des primes C2 avec les montants réellement versés en 2023 et les fonctions y donnant droit ;
2) le tableau des primes ISFIC avec les montants réellement versés en 2023 et les fonctions y donnant droit ;
3) le tableau des primes de fonctions des contractuels chercheurs et IT avec les montant réellement versés en
2023 et les fonctions y donnant droit ;
4) les feuilles de paie de janvier, avril, juin, septembre et décembre d'Isabelle HERLIN, Nathalie MITTON et
Stéphane HUOT, bien évidemment expurgées des informations confidentielles, afin de vérifier le montant de
prime C2 réellement versé ;
5) la lettre de mission d'Isabelle HERLIN lui donnant droit à la C2 de juin à décembre 2023.
En premier lieu, en réponse à la demande d’observations qui lui a été adressée, le président-directeur général
de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique a informé la commission que les documents
sollicités aux points 1) et 5) ont été communiqués au demandeur par courriels des 5 juillet et 13 novembre 2024
La commission en prend acte et ne peut, dès lors, que déclarer sans objet la demande d’avis sur ces points.
En second lieu, la commission rappelle que si la vie privée des fonctionnaires et agents publics doit bénéficier
de la même protection que celle des autres citoyens, les fonctions et le statut de ces personnels justifient que
certaines informations les concernant puissent être communiquées sur le fondement du livre III du code des
relations entre le public et l'administration. Il en est ainsi, notamment, de la qualité d'agent public, de l'adresse
administrative et, s'agissant de la rémunération, des composantes fixes de celle-ci : grade et échelon, indice de
traitement, nouvelle bonification indiciaire (NBI), indemnités de sujétion. La commission estime cependant que si
les administrés doivent pouvoir accéder à certains renseignements concernant la qualité de leur interlocuteur, la
protection, par l’article L311-6 du code des relations entre le public et l’administration, de la vie privée impose
que ces aménagements soient limités à ce qui est strictement nécessaire à leur information légitime.
En application de ces principes, la commission estime, s’agissant des éléments de la rémunération, que les
composantes fixes de la rémunération (notamment grade et échelon, indice de traitement, nouvelle bonification
indiciaire (NBI), indemnités de sujétion) figurant sur les bulletins de salaire sont en principe communicables à
toute personne qui en fait la demande. Doivent en revanche être occultés, en application des articles L311-6 et
L311-7 du code des relations entre le public et l’administration, les éléments y figurant qui seraient liés, soit à la
situation familiale et personnelle de l'agent en cause (supplément familial), soit à l'appréciation ou au jugement
de valeur porté sur sa manière de servir (primes pour travaux supplémentaires, primes de rendement) ou encore
aux   horaires   de   travail,   indemnités   et   heures   supplémentaires.   Il   en   serait   de   même,   dans   le   cas   où   la
rémunération comporterait une part variable, du montant total des primes versées ou du montant total de la
rémunération, dès lors que ces données, combinées avec les composantes fixes, communicables, de cette
rémunération, permettraient de déduire le sens de l'appréciation ou du jugement de valeur porté sur l'agent. En
outre,   dans   le   cas   où   le   montant   total   de   la   rémunération   doit   être   occulté,   les   rubriques   de   paye   qui
permettraient, par une opération simple, de  reconstituer ce montant, telles que les montants de  cotisations
sociales ou les cumuls de paie, doivent également faire l'objet d'une occultation. Les mentions intéressant la vie
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privée des agents  (date  de naissance, adresse personnelle, situation  familiale,  numéro de sécurité  sociale,
dates de congés, etc.) doivent également être occultées en application de l’article L311-6 du code des relations
entre le public et l’administration.
La   commission   souligne   également   que   le   Conseil   d’État   (CE,   24   avril   2013,   Syndicat   CFGDT  Culture,   n°
343024 et CE, 26 mai 2014, Communauté d’agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz, n° 342339) a précisé
que lorsque la rémunération qui figure dans le contrat de travail ou le bulletin de salaire d'un agent public résulte
de l'application des règles régissant l'emploi concerné, sa communication à un tiers n'est pas susceptible de
révéler sur la personne recrutée une appréciation ou un jugement de valeur, au sens des dispositions de l'article
L311-6 du code des relations entre le public et l'administration, mais qu'en revanche, lorsqu'elle est arrêtée d'un
commun   accord   entre   les   parties   sans   référence   à   des   règles   la   déterminant,   la   rémunération   révèle
nécessairement une telle appréciation ou un tel jugement de valeur. 
Dans son avis de partie II n° 20210741 du 11 février 2021, la commission a par ailleurs fait évoluer sa position
en ce qui concerne le temps de travail des agents publics et fonctionnaires et considère désormais qu'en tant
qu'il se rapporte à l’exercice des fonctions publiques de l’agent, le temps de travail réglementaire, c’est-à-dire
celui que l’agent doit théoriquement effectuer pour s’acquitter de ses obligations indépendamment des heures
effectivement réalisées, de même que la quotité de travail, ne relèvent pas par eux-mêmes de la vie privée des
agents concernés.  Il  en  est  de  même  du point  de savoir si l’agent occupe un emploi  à temps complet  ou
incomplet et la quotité correspondante, qui constituent des caractéristiques objectives du poste, et de la situation
de temps partiel, alors même qu’elle procèderait d’un choix de la part de l’agent, dès lors que cette seule
information ne révèle par elle-même aucune information mettant en cause la protection de la vie privée due à
l’agent eu égard à la diversité des motifs autorisant cette situation. Seuls les horaires de travail des agents
publics et le motif invoqué par l’agent à l’appui d'une demande de temps partiel demeurent ainsi protégés par la
protection de sa vie privée.
Enfin, s'agissant des mentions supplémentaires présentes sur le bulletin de paye des agents publics depuis
l'entrée en vigueur du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, la commission estime que la mention du
taux d'imposition, qui apparaît soit comme un taux personnalisé soit comme un taux « neutre », est susceptible,
d'une   part,   de   permettre   la   révélation   d'informations   liées   à   la   situation   personnelle   et   familiale   de   l'agent
concerné, notamment par le biais de croisement de ces informations avec d'autres éléments disponibles. D'autre
part, le taux d'imposition constitue une information propre à la situation fiscale de l'agent qui relève du champ
d'application   de   l'article   L103   du   livre   des  procédures  fiscales,   dispositions  particulières  dérogeant   au   droit
d'accès prévu par le livre III du code des relations entre le public et l'administration, et de la vie privée.
En application de ces principes, la commission émet, sous ces réserves, un avis favorable s'agissant du point 4)
de la demande.
En   dernier   lieu,   s’agissant   des   tableaux   de   primes   sollicités   aux   points   2)   et   3)   comprenant   les   montants
réellement  versés  au  titre  de  l’année   2023,  la  commission  estiment  que  ces  documents administratifs,  s'ils
existent   ou   peuvent   être   obtenus   par   un   traitement   automatisé   d'usage   courant   ou   extraction   de   base   de
données détenues par l'administration sans faire peser sur elle une charge déraisonnable, sont communicables
à toute personne qui en fait la demande, en application de l'article L311-1 du code des relations entre le public et
l'administration, sous réserve qu'ils ne fassent pas apparaître le nom des agents concernés ou que ces derniers
ne puissent être déduits par recoupement avec les fonctions concernées.
En conséquence, la commission émet, sous cette réserve, un avis favorable sur ces points.
La commission prend note de l’intention manifestée par l’INRIA de communiquer dans les meilleurs délais les
documents sollicités.
Adresse physique  : 20, avenue de Ségur 75007 PARIS • Adresse postale  : TSA 50730 75334 PARIS CEDEX 07  •  www.cada.fr   •  xxxx@xxxx.xx


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Pour le Président
et par délégation
Laëtitia GUILLOTEAU
Rapporteure générale
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