Ceci est une version HTML d'une pièce jointe à la demande d'accès à l'information 'Somme des 10 plus hautes rémunérations des agents du ministère de la Justice (art. 37 - loi 06/08/2019)'.



Le Président
Avis n° 20248535 du 13 février 2025
Monsieur Fabien DESIX a saisi la Commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à
son secrétariat le 17 décembre 2024, à la suite du refus opposé par le garde des sceaux, ministre de la justice à
sa demande de  communication, sous forme électronique, dans un standard  ouvert, aisément réutilisable  et
exploitable par un système de traitement automatisé, de la somme des dix rémunérations les plus élevées des
agents du ministère de la justice, en précisant également le nombre de femmes et d'hommes figurant parmi ces
dix rémunérations les plus élevées, pour les années 2019 à 2024.
En l’absence de réponse du ministre de la justice à la date de sa séance, la commission rappelle, d’une part,
que   le   livre   III   du   code   des   relations  entre   le   public  et   l'administration   ne   fait   pas   obligation   aux   autorités
administratives   de   répondre   aux   demandes   de   renseignements   qui   leur   sont   adressées,   ni   d'élaborer   un
document nouveau en vue de procurer les renseignements ou l'information souhaités (CE, 30 janvier 1995, n°
128797 ; CE, 22 mai 1995, n° 152393).
En revanche, la commission considère de manière constante que sont des documents administratifs existants
au sens de l'article L300-2 du code des relations entre le public et l'administration, ceux qui sont susceptibles
d'être ob-tenus par un traitement automatisé d'usage courant. Il résulte en effet de la jurisprudence du Conseil
d'État que constituent des documents administratifs au sens de ces dispositions les documents qui peuvent être
établis par simple extraction des bases de données dont l'administration dispose, si cela ne fait pas peser sur
elle   une   charge   de   travail   déraisonnable,   laquelle   doit   être   appréciée   de   façon   objective,   notamment   en
l’obligeant soit à modifier l’organisation d’une base de données, soit à développer des outils de recherche ou à
modifier ceux actuellement à sa disposition (CE, 13 novembre 2020, n° 432832 ; CE, 17 juin 2024, n°470620).
La commission relève, d’autre part, que l'article 37 de la loi n° 2019‐828 du 6 août 2019 de transformation de la
fonction   publique,   désormais   repris   à   l'article   L716-1   du   code   général   de   la   fonction   publique,   prévoit   la
publication chaque année, sur le site internet du ministère, des informations sollicitées. Elle en déduit que le
ministre de la justice dispose nécessairement d’un document d’ores et déjà existant ou susceptible d’être obtenu
par un traitement automatisé d’usage courant comportant ces informations. 
Elle estime ensuite qu’un tel document est librement communicable à toute personne en faisant la demande, en
application de l’article L311-1 du code des relations entre le public et l'administration. 
La commission rappelle toutefois qu'en application du quatrième alinéa de l’article L311-2 du code des relations
entre   le   public   et   l’administration,   le   droit   à   communication   des   documents   administratifs   ne   s'exerce   plus
lorsque les documents sollicités font l'objet d'une diffusion publique.
A la condition que le document sollicité ne fasse pas déjà l’objet d’une telle diffusion publique, la commission
émet un avis favorable à sa communication. 
Adresse physique  : 20, avenue de Ségur 75007 PARIS • Adresse postale  : TSA 50730 75334 PARIS CEDEX 07  •  www.cada.fr   •  xxxx@xxxx.xx


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Pour le Président
et par délégation
Laëtitia GUILLOTEAU
Rapporteure générale
Adresse physique  : 20, avenue de Ségur 75007 PARIS • Adresse postale  : TSA 50730 75334 PARIS CEDEX 07  •  www.cada.fr   •  xxxx@xxxx.xx